En tant que RH, vous vous êtes probablement déjà posé ces questions : « On peut obliger les gens à pointer ? Est-ce qu’il faut un système officiel ? Et pour les pauses, on compte comment ? »
Bref, le pointage soulève pas mal de questions, et à juste titre. La législation belge encadre le tout, mais elle laisse aussi une certaine souplesse… à condition de respecter les bonnes pratiques.
Quel est le principe du pointage ?
Commençons par le début. Le pointage, c’est tout simplement l’enregistrement des heures de travail d’un collaborateur : quand il commence, quand il termine, quand il prend une pause. Ça peut se faire via une badgeuse, une app mobile, un registre papier (oui, certains le font encore), ou un système digital intégré.
Mais attention : pointage ne veut pas forcément dire surveillance. C’est avant tout un outil pour assurer le respect du temps de travail… et éviter les problèmes en cas de contrôle ou de litige.
En Belgique, le pointage n’est pas obligatoire pour toutes les entreprises. Par contre, certains secteurs ou régimes de travail imposent un suivi rigoureux du temps de travail. C’est notamment le cas :
- Des horaires flottants (système d’horaires variables) : là, un système de pointage est obligatoire pour garantir que le salarié respecte ses plages fixes et sa durée hebdomadaire.
- Des travailleurs à temps partiel avec horaire variable : ici aussi, l’employeur doit pouvoir prouver les horaires prestés.
- Des secteurs spécifiques comme le nettoyage, la construction, l’horeca, etc., où la réglementation prévoit des obligations de suivi du temps (ex. via Checkin@work).
En dehors de ces cas, c’est souvent l’entreprise qui décide de mettre en place un système de pointage, par souci d’organisation, d’équité ou de sécurité juridique.
On ne le répétera jamais assez : le pointage touche à la vie privée. Toute collecte de données doit respecter le RGPD. Cela signifie :
- Informer clairement les travailleurs de ce qui est collecté et pourquoi.
- Limiter les données aux stricts besoins de l’organisation (inutile de garder les infos pendant 10 ans).
- Sécuriser le système de pointage (accès, stockage, etc.).
Et puis, soyons honnêtes : personne n’aime l’idée d’être fliqué. Le pointage ne doit pas devenir un outil de pression, mais bien un levier de transparence. C’est souvent en expliquant les raisons qu’on obtient l’adhésion.
Grande question ! Les pauses sont en principe non rémunérées, sauf si le contrat, le règlement de travail ou la CCT le prévoient autrement. Cela dit :
- Une pause de 15 minutes est obligatoire après 6h de travail continu.
- Les temps de pause peuvent être intégrés au système de pointage, mais ce n’est pas une obligation. À condition que tout soit clair dès le départ (et consigné dans le règlement de travail).
Quelques conseils pratiques (de RH à RH)
- Soyez cohérents : un système de pointage, c’est comme une politique RH. Si vous le mettez en place, il doit s’appliquer à tout le monde, de manière égale.
- Digitalisez intelligemment : une app mobile, comme Teamwell, un badge NFC ou une tablette à l’entrée, c’est souvent plus simple que ce qu’on imagine… et ça évite les oublis.
- Expliquez, encore et toujours : un bon pointage, c’est un pointage compris. Ne tombez pas dans le « on fait ça parce qu’on doit ».